
Le Département des Affaires Sociales et d’autres agences des Nations Unies marquent chaque année la Journée Internationale pour l’Éradication de la Pauvreté avec de nombreux partenaires, en particulier avec le Comité International 17 Octobre et avec des personnes en situation de pauvreté et celles qui agissent à leur côté pour un monde sans pauvreté.

Chaque année, la Journée Internationale pour l’Éradication de la Pauvreté est l’occasion de reconnaître les efforts et les luttes des personnes vivant dans la pauvreté, pour qu’elles puissent faire entendre leurs préoccupations aux Nations Unies et aux États Membres et pour que le monde reconnaisse qu’elles sont les premières à lutter contre la pauvreté. Aujourd’hui, les plus pauvres sont aussi les plus touchés par la pandémie et le changement climatique.
La dignité en action est le thème général de la Journée Internationale pour l’Éradication de la Pauvreté pour 2022-2023. La dignité de l’être humain n’est pas seulement un droit fondamental car elle constitue la base de tous les autres droits fondamentaux. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 a consacré la dignité humaine dans son préambule :
« Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».
La « dignité » n’est pas un concept abstrait : elle appartient à tous et à chacun. Aujourd’hui, de nombreuses personnes vivant dans une pauvreté persistante voient leur dignité niée et non respectée. La façon dont les personnes les plus pauvres sont traitées donne la mesure du non respect de la dignité humaine dans nos sociétés. L’autonomie personnelle contribue à définir une vie dans la dignité, dans laquelle les individus ont la liberté de faire des choix éclairés et de participer de manière significative aux processus décisionnels qui affectent leur vie.
La promesse des droits de l’homme et de la dignité en action pour tous est possible et doit être réalisée. Pour reprendre les mots de Bertine, du Burkina Faso :
«Nous devons lutter pour la dignité car ma dignité n’est rien si celle de mon voisin n’est pas respectée. »
Journée Internationale pour l’Éradication de la Pauvreté 2022
« Depuis 1992, nous nous sommes réunis le 17 octobre sans faute pour marquer cet événement spécial aux Nations Unies. Même au plus fort de la pandémie de Covid, lorsque nous ne pouvions pas nous réunir en personne, nous avons trouvé des moyens novateurs de nous réunir virtuellement.
Une caractéristique importante de toutes ces commémorations est restée constante. Chaque année depuis 1992, nous avons créé ici, aux Nations Unies, un espace sûr qui respecte et préserve la dignité de chacun. Dans cet espace sécurisé, les personnes ayant une expérience vécue de la pauvreté ont pu partager leurs témoignages très personnels sur leur lutte contre la pauvreté. Le courage dont elles ont fait preuve en partageant leurs expériences vécues au cours des 30 dernières années nous a incités à redoubler d’efforts pour vaincre la pauvreté partout dans le monde. »
Extrait de l’intervention de Donald Lee lors de la commémoration. Les interventions remarquables de différents invités nous invitent à continuer nos efforts pour bâtir un monde sans pauvreté.

Pouvez-vous imaginer un monde où la dignité de chacun est respectée dans la pratique, comme c’est le thème international du 17 Octobre de cette année ?
Pouvez-vous imaginer vivre dans la pauvreté pendant 35 ans ou plus, alors que je n’étais même pas né, que ma mère a vécu dans la pauvreté, qu’elle a lutté contre elle avec tout son courage mais qu’elle est restée seule et que nous avons donc également grandi dans la pauvreté, ce qui fait que c’est beaucoup plus long à surmonter.
C’est la raison pour laquelle je suis ici ; pour essayer de vous montrer que, même si j’ai traversé cette épreuve, j’ai encore une voix et j’ai l’intention de l’utiliser pour que mes enfants n’aient pas à vivre ce que j’ai vécu.
La dignité, ce n’est pas seulement l’accès aux ressources économiques ; c’est aussi le regard que la société porte sur vous en raison de la couleur de votre peau ou de votre sexe, et la façon dont cela vous donne plus ou moins de privilèges. C’est cela le racisme.
Dans ma vie quotidienne à New York, j’essaie de trouver des moyens d’aider les gens à avoir une vie digne. Aider les gens à se connecter à l’éducation, à avoir accès à la nourriture, à faire leurs papiers. La communauté est un espace où vous apprenez et partagez ces outils, où vous trouvez du soutien. Si je ne change pas le monde, je veux au moins apporter un petit changement dans la vie d’une personne et c’est important. C’est comme planter une graine, una semilla.
La plupart du temps, être un immigrant n’est pas un choix. C’est une conséquence de la pauvreté. Au Honduras aujourd’hui, notre seul choix est de nous battre, même si nous avons beaucoup de ressources.
Nous n’avons plus besoin de martyrs, nous avons besoin de personnes vivantes pour faire des changements.
