Martinien Moukete, du Cameroun, travaille avec « l’Association des Jeunes Entreprenants de Bonassama » sur le littoral du Cameroun. Il est également un correspondant du Forum du refus de la misère.

Quand j’étais enfant, ma maman avait l’habitude de dire : « A la violence, il faut réagir avec la paix » et « lorsqu’on trouve un camarade qui aime la paix, faisons l’effort d’en contaminer d’autres ». Je me rappelle du jour où elle a accroché à la maison un grand tableau noir intitulé « tableau de l’amour et de la paix ». Sur celui-ci chaque enfant avait une colonne le désignant. Lors d’un dîner elle nous donna des instructions : « chaque fois que l’un de vous fera du bien à son prochain, séparera une dispute, aidera un ami, il viendra marquer une barre dans sa colonne. En fin de semaine, celui ou celle qui aura le plus de barres portera une « couronne de la paix ». C’est ainsi que grâce à ma maman, mes sœurs et moi avons construit un réseau de paix dans nos écoles et parmi nos amis.

Quand je suis devenu grand, avec des amis, nous avons mis sur pied une association nommée « Association des Jeunes Entreprenants de Bonassama » (AJE). Elle est constituée de jeunes dont la motivation réside dans le désir de construire une mobilisation citoyenne en milieu jeune. Nous organisons des ateliers d’échanges, des visites dans les quartiers afin de les amener à être aptes au dialogue, à écouter et comprendre l’autre, à intégrer les divergences de points de vue et à vivre dans la diversité.

Par exemple nous sommes conscients que l’éducation est un maillon fort du développement. Les jeunes et enfants de milieux précaires ont une réelle difficulté d’y avoir accès, à cause de la pauvreté ou de l’ignorance même de l’importance de l’école. Nous menons des activités auprès d’eux afin qu’ils prennent conscience du plaisir, de la valeur et des bienfaits que peut procurer l’école. La sensibilisation passe aussi par des discussions avec les parents, notamment les femmes, sur le rôle important qu’ils jouent dans la transmission de valeurs à leurs enfants.

Durant l’année 2018, l’AJE s’est fixé pour cible les collectifs de jeunes, car les difficultés d’insertion socio-économiques mettent les jeunes en proie à de nombreux dangers : gangs et bandes terroristes, consommation de stupéfiants et d’alcool, prostitution, etc. Nous avons alors mis en place des campagnes de sensibilisation par les réseaux sociaux mais également dans les quartiers de l’arrondissement de Douala. En tout ce sont 1’000 jeunes qui ont été sensibilisés à Douala et 10’000 par les réseaux sociaux.

Martinien M, Association des Jeunes Entreprenants de Bonassama, Cameroun